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Acerca de

Biographie

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Dans les années 70, il s’est fait connaitre par une peinture intimiste et des œuvres

conceptuelles racontant son quotidien, ses amours, souvent accompagnées de textes

et poèmes intégrés parfois aux peintures.

Cette période, dite du "Petit Théâtre" lui a valu en 1978 la reconnaissance

de l’Union Méditerranéenne pour l’Art Moderne, à la galerie des Ponchettes de Nice,

avec le prix de la ville de St Paul de Vence, et une exposition personnelle

en son musée municipal en 1979.

 

Parallèlement à ses créations personnelles, il intègrera de 1970 à 1973 le groupe

"Signes"de Monaco, autour de Claude Rosticher son ami, peintre Monégasque,

ex directeur du Pavillon Bosio.

C’est en 1978 qu’il rencontrera deux grands artistes avec lesquels il se liera aussi

d’amitié :  le peintre Franta et Raza, le grand maître indien.

Il faut savoir qu’en 2007 Michel Isnard, alors maire du Village,

obtiendra de Raza une donation d’œuvres exceptionnelles destinées

au château musée de Gorbio.

À la fin des années 70 le peintre consacre son temps à peindre des oliviers.

C’est en réalisant "Le Christ au jardin des oliviers" qu’il se tournera vers la religion.

On ne peut comprendre l’orientation de sa peinture et ce, dès les années 80, sans évoquer l’influence de sa mère. Juana,  espagnole catalane, avait fui à neuf ans, la guerre civile. Au travers d’elle, il se passionnera pour la culture ibérique, sa langue, ses poètes et ses peintres. C’est vers les artistes du XVIIème baroque qu’il se tournera et se réclamera dans ses "notes brutes"être l’héritier de Valdez Léal qui peignait des évêques en décomposition !

 

C’est dans les églises mêmes qu’il trouvera son inspiration et réalisera de grands panneaux de bois sur le thème des "autels"

Un de ses autels: "La Pentecôte" interpellera le Jury du XVIIème Prix international de Monaco qui lui décernera un prix et la  médaille de la principauté en 1983.

En 1981 déjà ce travail personnel lui avait permis d’obtenir le 1er prix du public et la médaille d’argent de la ville de Nice, à  l’occasion du prix Henri Matisse organisé par l’U.M.A.M.

Il consacrera toute l’année 1984 à la décoration de La Chapelle ST Lazare de Gorbio (XIIème Siècle) qui comprend six grandes  peintures sur bois relatant la vie , la mort et la résurrection du saint, avec pour cadre La Chapelle elle-même. Un de ses six tableaux : "La résurrection de Lazare" obtiendra le prix du gouvernement princier à l’occasion du prix international de Monaco en 1985.

A partir de 1985, sa peinture évoluera vers l’expressionnisme réaliste, dans la représentation dynamique des corps humains. Ce sera la   période des "Anges Déchus", des  "Ateliers" et des "Rituels". Au cours de ses recherches, la nature avec laquelle il entretient une relation   fusionnelle et qui fut le terrain de jeu de son enfance, revient dans une série de toiles où elle apparait dans des encarts colorés, sortes de  visions rassurantes au dessus des corps tourmentés.

Les grandes toiles figurant des corps en mouvement, le conduiront à réaliser des décors pour la danse contemporaine. C’est dans cette période qu’il réalise son rêve de donner à ses créations des dimensions scéniques.

En 1982, il travaille pour deux créations du "Ballet Théâtre d'Eau" au théâtre de Nice , "Les séductions du Minotaure" d'après Anaïs Nin et

"El  desdichado" d'après Gérard de Nerval.

Dans les années 90, au travers de sa relation avec la danseuse chorégraphe Marie-France Ceschel, qu'il épousera en 2009, la danse inspirera  l'essentiel de ses peintures. C'est pour elle et pour deux créations de sa compagnie des "Jeunes du carrefour" qu'il réalisera deux grands  décors : un pour "Azuleros", l'autre pour "La casa de Bernarda", créations jouées dans les jardins de Fontana Rosa conçus par le romancier   Blasco Ibanez à Menton. A l'occasion des spectacles de la compagnie, il peindra, devant le public, sous forme de performance, de grands   panneaux sur le thème des "portés de danse".

Les années 2000 seront marquées par un évènement qui changera sa vie, et influencera sa création : il deviendra en 2001 le maire de son   village de Gorbio , et le restera jusqu'en 2020 . Sa peinture va se diriger, inévitablement, vers la représentation de ce village, et il "racontera"   par des grandes toiles , ses architectures anciennes, ses gens, ses traditions, ses histoires et ses mythes…

Les "visions colorées" 2019 à 2021 sont d'inspiration autobiographique, proches d'illustrations. Elles racontent l'enfance paysanne d'un petit  garçon sauvage, maraudeur et braconnier … Sa mère paysanne journalière avec sa brouette, y est souvent représentée…

Les "visions" traitent aussi des thèmes religieux : il met en scène avec humour et poésie le Christ et Marie Madeleine, et réalise un chemin de croix de dix-huit stations qui sont autant de visions et se déroulent dans les ruelles et places du vieux village de Gorbio. Dans le même temps,

il réalise sur des supports de carton, des processions qui évoquent l'histoire de l'humanité. A partir de 2021, il reviendra à ses études d'humains, différentes de celles de la période expressionniste des années 80, proposant dans une technique plus graphique des visions d'accumulations de corps .

 Si l'œuvre de Michel Isnard est jalonnée de périodes singulières et bénéficie d'une certaine unité, elle comprend aussi nombre d'allers-retours qui déconcertent ses amateurs… C'est le cas de peintures traitant de son enfance ou de sa mère, ou d'évènements qui ont marqué ses jeunes années , comme le gel et la mort de tous les oliviers dans le var en 1956. C'est encore le cas de nombreuses représentations du Christ, de St Sébastien ou de la "Pietà" réalisées à des décennies de distance. Une "Descente de croix sous l'orme de Gorbio" a fait l'objet d'une étude préparatoire en 1979 et de deux versions peintes en 1982 et 2015.

Et puis il y a la danse contemporaine que Marie-France lui a fait découvrir dès 1978 et qui traverse toute son œuvre en ricochets. La danse  contemporaine qu'il compare à la peinture par les espaces infinis qu'elle offre, de créativité et de liberté. Il n'est donc pas rare de trouver dans  son œuvre des sujets traités à des périodes éloignées  et dans des techniques différentes. Il s'en explique en disant que chaque peinture laisse un sentiment d'inachevé ou de non-dit.

Sur les toiles on peut trouver plusieurs dates : celles des études et celles de leur réalisation ou encore la date du souvenir et celle des sa  représentation. Le peintre ce faisant, prétend dans ses "notes brutes" qu'il fait un "pied de nez" à la chronologie et à la marche obstinée du  temps.

Ainsi deux tableaux figurant la Cène ont été réalisés en 1979, l'autre en 2015. Dans celui de 2015, le peintre intègre des symboles et des clés   de lecture, à l'instar des peintres anciens, qui ajoutent au mystère et à l'étrangeté de la représentation. L'intention esthétique et plastique des  peintures reste pour le peintre davantage un moyen qu'une finalité et le style adopté répond souvent au besoin du sujet. Le chemin de croix,   par exemple est traité dans une technique d'illustration proche de la BD. Le peintre s'en explique en argumentant que c'est l'impression que   lui ont toujours donné ses images liturgiques.

L'œuvre de Michel Isnard est tout autant narrative et ésotérique, qu'elle est picturale. Le travail qu'elle rassemble est l'expression continue d'un VECU, l'incarnation d'un MONDE particulier qui n'exclut ni l'émotion, ni l'intimité, ni l'érotisme. Un monde où l'on peut ,lorsqu'on le visite, se sentir presque...indiscret. 

 

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